mercredi 23 juillet 2008

Miato, ville des Hommes-Chats - 2

Texte présenté à l'académie de Lanareta par Yomane, érudit, membre émérite de l'université
...Il me faut maintenant parler de l'organisation familiale à Miato et de cette coutume étrange qui attire tant de gens venus de loin à Miato. Au préalable, je dois avertir le lecteur de bonnes moeurs qu'il sera probablement surpris et choqué par ce qu'il va lire et donc de ne pas continuer sa lecture si sa morale le lui interdit.
Les dames de Miato sont très belles. Leurs visages fins, leurs grands yeux verts, bleus ou dorés, la douceur du duvet de leur joues attirent le regard. De plus, elles sont impudiques et provocatrices, vêtues de robes courtes et légères aux décolletés profonds. Elles n'hésitent pas à interpeller l'étranger pour l'emmener dans les endroits les plus agréables de la ville, moyennant quelque cadeau et parfois même pour le seul plaisir de la compagnie.
De leur lointaine ascendance féline, les hommes-chats ont conservé l'habitude de ne point rester auprès de leurs compagnes après que celles-ci se soient données à eux. Dans le passé, cela n'allait sans poser problème, car ces pauvres dames laissées seules en compagnie de leurs bébés avaient parfois le plus grand mal à survivre.
Il faut en effet savoir que, plusieurs fois par an et durant une quinzaine de jours, la femme-chatte est prise de langueurs qu'elle ne peut contrôler qui lui font rechercher de façon absolue et impérative un mâle à qui accorder ses faveurs. Immanquablement, un ou deux bébés naissaient de cette union et les familles croissaient de façon dramatique.
Jusqu'au jour où une dame de Miato se donna à un homme de passage. Elle dut trouver ce monsieur à son goût d'autant plus que leur union fut stérile. Depuis, les dames de Miato ne s'offrent aux messieurs de Miato que lorsqu'elles désirent des enfants. Dans les autres périodes où elles sont en état d'amour, elles proposent aux hommes (ou elfes ou hommes-loups, mais beaucoup plus rarement aux nains et aux hommes-rats) de passage, moyennant quelques subsides, de passer un moment délicieux en leur compagnie.
Cela n'a rien à voir avec de la prostitution et a contribué à ramener la démographie galopante de Miato dans des proportions acceptables.
Dans un esprit purement scientifique, j'ai accepté la proposition d'une dame de Miato. Quelle délicieuse nuit ce fut ! Je subis avec bonheur un tourbillon de tendresse, une tornade de baisers, un flot ininterrompu de caresses, qui me laissa plus pantelant qu'une longue course à cheval. Certes, cela me couta fort cher mais la science ne doit reculer devant aucune dépense !
La prospérité de Miato a donc deux origines, l'habileté de ses artisans et la science des arts amoureux de ses dames. J'encourage tout voyageur, pourvu que sa bourse soit bien garnie, à se rendre à Miato. Il ne le regrettera pas...

vendredi 11 juillet 2008

Miato, ville des Hommes-Chats - 1

Texte présenté à l'académie de Lanareta par Yomane, érudit, membre émérite de l'université

Miato est une des villes les plus étranges qu'il m'ait été donné d'étudier. Nous connaissons tous les hommes-chats, que certains appellent kitlings, même s'ils sont assez peu nombreux dans notre bonne ville. En effet, il a été depuis longtemps attesté qu'ils viennent du sud et il semblerait que le climat humide et frais de nos contrées ne leur sied guère. Nous savons qu'ils sont généralement peu portés aux travaux de force, à l'agriculture et qu'ils se révèlent assez indisciplinés à la guerre, tout en étant de redoutables combattants quand leur vie ou celle de leurs proches est en danger...

Miato est située sur l'île d'Entreville, dans les terres, quelque part entre Havredoux et BeauxMats. Ces deux cités sont rivales depuis toujours et les gens de Miato ont su, avec beaucoup de tact, se concilier les bonnes grâces des gens de l'une et de l'autre. Même si je m'incline à penser qu'ils se sentent plus proches par l'esprit des Havredouciens, ils ne peuvent ignorer les riches habitants de BeauxMats avec lesquels ils font commerce.

Dans les forêts immenses et dangereuses du lointain sud, au delà des Folandes, mon regretté collègue et ami Jikupogue s'est trouvé face à des kitlings sauvages et n'a survécu que le temps d'écrire quelques phrases obscures évoquant des jeux extrêmement cruels où les kitlings lacéreraient à coup de griffes de pauvres êtres tombés entre leurs mains avant de les dévorer crus. Il va de soi que les gens de Miato ont su dominer ces instincts animaux depuis longtemps pour faire de leur cité un endroit extrêmement agréable où mon séjour, quoique motivé par des raisons scientifiques, a été aussi agréable que possible.

Miato n'est pas une très grande ville. J'estime sa population à 25 000 personnes auquel il faut ajouter de nombreux voyageurs de passage. Les terres aux alentours de la ville sont riches et peuplés de paysans qui, chaque matin, viennent au grand marché qui se tient aux portes de la ville vendre le fruits de leurs travaux. Les kitlings ont poussé au paroxysme l'art de marchander et les paysans, las de se faire rouler, ont su se grouper aux corporations et imposer des prix minimum en dessous desquels il est interdit de vendre, sous peine d'exclusion du marché.

Ce marché est un vrai régal pour les yeux. On y trouve de tout : légumes et fruits de la région, poissons hors de prix des pêcheurs de BeauxMats qui n'est qu'à une nuit de cheval, poissons des rivières environnantes, fruits de la chasse de la forêt proche et surtout objets artisanaux façonnés par les artisans de la ville. Les kitlings excellent dans l'art de tisser les plus beaux tissus et de confectionner des  vêtements magnifiques. L'élégance semble être le premier souci des gens de Miato. Les plus désargentés d'entre eux sont capables de ne pas se nourrir durant plusieurs jours pour une belle chemise ou une paire de beaux souliers.

La ville est concentrée sur un espace assez réduit. Les maisons sont construites en bois, paille et terre, sur plusieurs étages. Leurs toits sont plats et les escaliers sont extérieurs car les lieux de vie des familles se situent généralement sur un seul étage. Ces toits sont une ville dans la ville. On y trouve de nombreux pigeonniers -les kitlings raffolent du pigeon rôti-, de petites jardinières où poussent des herbes étranges que les kitlings aiment à fumer dans de longues pipes ainsi que des plantes médicinales et aromatiques.On y trouve aussi de larges banquettes où les kitlings aiment s'endormir au soleil, nus dès que la température l'autorise, ce qui est souvent le cas à Miato.

Les toits, mais aussi les escaliers de chaque coté des rues, sont reliés entre eux par de fines poutres en bois dont la largeur n'excède pas un demi-pied. Pour ceux qui comme moi souffrent du vertige, emprunter de tels passages relève du calvaire. Je fus l'objet d'aimables moqueries devant l'appréhension dont je fis preuve sur ces passages mais je trouvai toujours une main secourable pour m'aider sur ces passages.

La ville est dirigée par le Chatlife Haroun el Pouchat, celèbre dans toutes les Folandes pour sa bonhomie, sa courtoisie, l'importance de bon embonpoint et sa capacité à dormir plus de 18 heures par jour. Mais quand il est réveillé, ce souverain débonnaire est fort habile et administre sa ville avec habilité. Son peuple le chérit et cela est mérité, car Haroun el Pouchat est un excellent souverain juste et bon

Un grand merci à tous les participants du Forum Casus NO et des forums de l'Ours pour m'avoir donné pistes et idées pour la rédaction des textes sur les Folandes en général Miato en particulier : Childeric maximus, Apocalipta, Fabien_Lyraud, Le Chacal, Sprotj, Blafard, Kobayashi, Archonte, Le Hun de Troie. Vos idées sont très stimulantes pour ma pauvre imagination rouillée par des années de non-création...

(to be continued...)