mercredi 26 avril 2017

Friponnes RPG : Miato, Ville des Hommes-Chats

Un exemple de description d'une ville dans Friponnes rpg : Miato, une ville de kitlings (hommes-chats)

Dans Friponnes rpg, une partie très importante du livre de base (176 pages sur 372 au total) sera consacrée à la description de l'univers, qui est extrêmement riche : des dizaines d'îles, chacune abritant une et parfois plusieurs civilisation. Chaque civilisation est décrite par deux pages de tableau récapitulatif, et très souvent par un texte descriptif. À titre d'exemple, vous trouverez ci-joint la description de la ville de Miato sur l'île d'Entreville.


Miato, ville des Hommes-Chats

Texte présenté à l’académie de Lanareta par Yomane, érudit, membre émérite de l’université

Miato est une des villes les plus étranges qu’il m’ait été donné d’étudier. Nous connaissons tous les hommes-chats, que certains appellent kitlings, même s’ils sont assez peu nombreux dans notre bonne ville. En effet, il a été depuis longtemps attesté qu’ils viennent du sud et il semblerait que le climat humide et frais de nos contrées ne leur sied guère. Nous savons qu’ils sont généralement peu portés aux travaux de force, pas plus qu’à l’agriculture et qu’ils se révèlent assez indisciplinés à la guerre, tout en étant de redoutables combattants quand leur vie ou celle de leurs proches est en danger...

Miato est située sur l’île d’Entreville, dans les terres, quelque part entre Havredoux et BeauxMâts. Ces deux cités sont rivales depuis toujours et les gens de Miato ont su, avec beaucoup de tact, se concilier les bonnes grâces des gens de l’une et de l’autre. Même si j’incline à penser qu’ils se sentent plus proches par l’esprit des Havredouciens, ils ne peuvent ignorer les riches habitants de BeauxMâts avec lesquels ils font commerce.

Dans les forêts immenses et dangereuses du lointain sud, au delà des Folandes, mon regretté collègue et ami Jikupogue s’est trouvé face à des kitlings sauvages et n’a survécu que le temps d’écrire quelques phrases obscures évoquant des jeux extrêmement cruels où les kitlings lacéreraient à coup de griffes de pauvres êtres tombés entre leurs mains avant de les dévorer crus. Il va de soi que les gens de Miato ont su dominer ces instincts animaux depuis longtemps pour faire de leur cité un endroit extrêmement agréable où mon séjour, quoique motivé par des raisons scientifiques, a été aussi agréable que possible.

Miato n’est pas une très grande ville. J’estime sa population à 25 000 personnes auquel il faut ajouter de nombreux voyageurs de passage. Les terres aux alentours de la ville sont riches et peuplés de paysans qui, chaque matin, viennent au grand marché qui se tient aux portes de la ville vendre les fruits de leurs travaux. Les kitlings ont poussé au paroxysme l’art de marchander et les paysans, las de se faire rouler, ont su se grouper aux corporations et imposer des prix minimum en dessous desquels il est interdit de vendre, sous peine d’exclusion du marché.

Ce marché est un vrai régal pour les yeux. On y trouve de tout : légumes et fruits de la région, poissons hors de prix des pêcheurs de BeauxMâts qui n’est qu’à une nuit de cheval, poissons des rivières environnantes, fruits de la chasse de la forêt proche et surtout objets artisanaux façonnés par les artisans de la ville. Les kitlings excellent dans l’art de tisser les plus beaux tissus et de confectionner des vêtements magnifiques. L’élégance semble être le premier souci des gens de Miato. Les plus désargentés d’entre eux sont capables de ne pas se nourrir durant plusieurs jours pour une belle chemise ou une paire de beaux souliers.

La ville est concentrée sur un espace assez réduit. Les maisons sont construites en bois, paille et terre, sur plusieurs étages. Leurs toits sont plats et les escaliers sont extérieurs car les lieux de vie des familles se situent généralement sur un seul étage. Ces toits sont une ville dans la ville. On y trouve de nombreux pigeonniers – les kitlings raffolent du pigeon rôti –, de petites jardinières où poussent des herbes étranges que les kitlings aiment à fumer dans de longues pipes ainsi que des plantes médicinales et aromatiques. On y trouve aussi de larges banquettes où les kitlings aiment s’endormir au soleil, nus dès que la température l’autorise, ce qui est souvent le cas à Miato.

Les toits, mais aussi les escaliers de chaque coté des rues, sont reliés entre eux par de fines poutres en bois dont la largeur n’excède pas un demi-pied. Pour ceux qui comme moi souffrent du vertige, emprunter de tels passages relève du calvaire. Je fus l’objet d’aimables moqueries devant l’appréhension dont je fis preuve sur ces passages mais je trouvai toujours une main secourable pour m’aider à les franchir.

La ville est dirigée par le Chatlife Haroun el Pouchat, célèbre dans toutes les Folandes pour sa bonhomie, sa courtoisie, son embonpoint et sa capacité à dormir plus de 18 heures par jour ; mais quand il est réveillé, ce souverain débonnaire est fort doué et administre sa ville avec habilité. Son peuple le chérit et cela est mérité, car Haroun el Pouchat est un souverain juste et bon

...Il me faut maintenant parler de l’organisation familiale et de cette coutume étrange qui attire tant de gens venus de loin. Au préalable, je dois avertir le lecteur de bonnes mœurs qu’il sera probablement surpris et choqué par ce qu’il va lire et donc lui conseiller de ne pas continuer sa lecture si sa morale le lui interdit.

Les dames de Miato sont très belles. Leurs visages fins, leurs grands yeux verts, bleus ou dorés, la douceur du duvet de leur joues attirent le regard. De plus, elles sont impudiques et provocatrices, vêtues de robes courtes et légères aux décolletés profonds. Elles n’hésitent pas à interpeller l’étranger pour l’emmener dans les endroits les plus agréables de la ville, moyennant quelque cadeau et parfois même pour le seul plaisir de la compagnie.

De leur lointaine ascendance féline, les hommes-chats ont conservé l’habitude de ne point rester auprès de leurs compagnes après que celles-ci se soient données à eux. Dans le passé, cela n’allait sans poser problème, car ces pauvres dames laissées seules en compagnie de leurs bébés avaient parfois le plus grand mal à survivre.

Il faut en effet savoir que, plusieurs fois par an et durant une quinzaine de jours, la femme-chatte est prise de langueurs qu’elle ne peut contrôler qui lui font rechercher de façon absolue et impérative un mâle à qui accorder ses faveurs. Immanquablement, un ou deux bébés naissaient de cette union et les familles croissaient de façon dramatique.

Cela dura jusqu’au jour où une dame de Miato se donna à un humain de passage. Elle dut trouver ce monsieur à son goût, d’autant plus que leur union fut stérile. Depuis, les dames de Miato ne s’offrent aux messieurs de la ville que lorsqu’elles désirent des enfants. Dans les autres périodes où elles sont en état d’amour, elles proposent aux hommes (ou elfes, mais beaucoup plus rarement aux nains et aux hommes-loups) de passage, moyennant quelques subsides, de passer un moment délicieux en leur compagnie.

Cela n’a rien à voir avec de la prostitution et a contribué à ramener la démographie galopante à des proportions acceptables. Dans un esprit purement scientifique, j’ai accepté la proposition d’une dame. Quelle délicieuse nuit ce fut ! Je subis avec bonheur un tourbillon de tendresse, une tornade de baisers, un flot ininterrompu de caresses, qui me laissa plus pantelant qu’une longue course à cheval. Certes, cela me coûta fort cher mais la science ne doit reculer devant aucune dépense !

La prospérité de Miato a donc deux origines, l’habileté de ses artisans et la science des arts amoureux de ses dames. J’encourage tout voyageur, pourvu que sa bourse soit bien garnie, à s’y rendre. Il ne le regrettera pas...





Les kitlings ont été créés à l'origine par Alexandre "Kobayashi" Jeannette pour son jeu Tranchons & Traquons. Merci à lui de nous permettre de les mettre en scène dans les Folandes

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