dimanche 7 avril 2019

Quelques lectures et des nouvelles

A vouloir sortir de sa zone de confort littéraire, on fait parfois de belles rencontres mais on se casse aussi, peut-être plus souvent, la gueule.

Illustration.

La fille-flûte et autres fragments de futurs brisés de Paolo Bacigalupi

4e de couv : Des esclaves au corps modifié pour répondre aux besoins de leurs maîtres, des humains qui se sont adaptés à la pollution qu'ils ont eux-mêmes engendrée, de singuliers gardiens chargés d'éviter une nouvelle apocalypse en distillant leur savoir avec parcimonie, un généticien qui pourrait changer le monde, des rivières privatisées, des tueurs d'enfants agissant pour le compte du gouvernement – il faut bien limiter la surpopulation–, le tout sous le regard étrangement désabusé de la fille automate... Dix nouvelles, dix fragments de futurs brisés, qui nous renvoient une image déformée, mais ô combien pénétrante, de notre présent.



Chapeau à l'auteur qui fait preuve d'une imagination crédible pour nous montrer des futurs possibles et ô combien réalistes et probables. Poser un univers en 40 pages est un exploit qui n'est pas à la portée de tout le monde (à commencer par moi).

Sauf qu'à force d'être dans le "show, don't tell", on se demande souvent,  pendant les 3/4 quand ce n'est pas les 9/10 du temps, ce qui se passe vraiment dans ces mondes de merde et cela nuit parfois à l'histoire.

Je rejoins une critique (trouvée je ne sais plus où) qui trouvait que la structure des nouvelles se ressemblait un peu trop et devenait lassante.

Et puis, c'est triste. Affreux. Glauque. N'y cherchez pas de fin un peu encourageante, on n'est pas là pour ça.

Bref, c'est à lire car c'est une belle performance littéraire, mais peut-être pas d'une traite et surtout dans un moment où vous avez un moral d'acier (ou si vous goutez à ce genre de lecture, ce qui est évidemment votre droit le plus strict).

Ganesha de Xavier Maumejean

4e de couv : Londres, fin du XIXe siècle.

Qui est réellement Joseph Merrick, celui qu'on surnomme « l'Homme-Éléphant » ? Homme ou bête ? Monstre de foire ou curiosité scientifique ? Une simple anomalie de la nature ou... un dieu ?

Lorsqu'il rédige ses Mémoires, il n'a pas trente ans et réside depuis peu à l'hôpital de Whitechapel sous la protection du médecin Frederick Treves. Un refuge qui lui permet d'observer splendeurs et misères de la capitale, et d enquêter : quatre affaires, autant de saisons dans une année. De leur résolution dépendra peut-être plus que son destin, car « le monde s'efface dans les rêves de l'éléphant... »




Une idée originale, à savoir transformer Elephant-Man en profiler.

Sauf qu'une bonne idée ne suffit pas à faire un bon livre. Voilà, c'est dit.

J'ai vraiment eu l'impression de passer à côté de ce livre, de n'y rien comprendre, d'être frustré par tout ce que l'auteur ne nous dit pas ou ne veut pas nous dire. Bref, le parfait sentiment d'être un gros crétin inculte, en partant un peu du principe que puisque ce livre ne peut pas être mauvais, c'est moi qui suis un gros naze.

Bref, je l'ai refermé avec plaisir (car me disant que j'allais passer à autre chose) mais en étant très frustré et énervé.

La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan

4e de couv :Dans la Maison, vous allez perdre vos repères, votre nom et votre vie d'avant. Dans la Maison, vous vous ferez des amis, vous vous ferez des ennemis. Dans la Maison, vous mènerez des combats, vous perdrez des guerres. Dans la Maison, vous connaîtrez l'amour, vous connaîtrez la peur, vous découvrirez des endroits dont vous ne soupçonniez pas l'existence, et même quand vous serez seul, ça ne sera jamais vraiment le cas. Dans la Maison, aucun mur ne peut vous arrêter, le temps ne s'écoule pas toujours comme il le devrait, et la Loi y est impitoyable. Dans la Maison, vous atteindrez vos dix-huit ans transformé à jamais et effrayé à l'idée de devoir la quitter.

Ensorcelante évocation de l'adolescence, La Maison dans laquelle est un chant d'amour à cet âge ingrat et bienheureux, à ses exaltations et ses tragédies, au sentiment de frustration et de toute-puissance qui le traverse. Mariam Petrosyan a réussi à créer un univers bariolé, vivant et réaliste, pétri de cette nostalgie et de cet émerveillement que nous avons tous au fond de nous et qui fait que, parfois, nous refusons de grandir et d'affronter la brutalité du monde qu'on appelle la réalité.



 Les deux libraires m'avaient fait par de leur enthousiasme et peut-être y-ai je cédé un peu trop facilement. J'aurais du être prudent et poser un peu plus de questions et surtout de souvenir qu'à de très rares exceptions (4 3 2 1 de M. Paul Auster, par exemple) les histoires d'adolescents ne m'enthousiasment que rarement, et encore moins lorsqu'on évoque la déraison et la cruauté de cette période de la vie.

A cela s'ajoute le fait qu'il s'agit d'un roman russe (bon, arménien, mais écrit en russe) et qu'on y retrouve cette composante si réjouissante et si commune dans les écrits de fiction de ce coin du monde, à savoir qu'on y est malheureux, très malheureux, qu'on se vautre dans son malheur avec délectation et qu'on en sortira surtout pas, d'autant plus qu'on ne fait pas grand chose pour.

Bref, ayant laborieusement lu les 106 premières pages et l'ayant beaucoup refermé, j'ai rapidement compris que ce livre n'était pas pour moi, surtout après avoir lu sur Babelio que de fantastique, il n'y en a en avait point et qu'il ne s'y passait pas grand chose.

Bref, loupé total. La rencontre ne s'est pas faite.

Quelques nouvelles de mes avancées

Les mains qui guérissent, évoquées dans mes précédents billets, ont désormais une petite sœur qui devrait permettre aux lecteurs qui découvriront les Folandes par cet ouvrage d'être un peu moins perdus. Ca s'appelle Un si fol espoir et ça montre que les Edrulains sont au moins aussi tordus que les Verougues mais quand même plus sympas.

Stellmarris devrait publier cela, la forme exacte reste à déterminer. J'ai quelques espoirs qu'elle sera sympathique et un peu originale. Tout cela reste à négocier.

La campagne Mon ennemi, c'est la finance continue son bonhomme de chemin. Il reste trois illustrations pleine page à finaliser, une dernière relecture et on pourra parler d'autre chose.  (Les amis, on est toujours à la recherche de gens qui ont envie d'écrire ou de dessiner quelque chose autour des Folandes ou de Friponnes RPG. Lancez-vous ! Ne soyez pas timides !)

Mon retour des Friponnes avance aussi doucement. Très doucement. Trop doucement. A ma décharge, mon-métier-qui-remplit-le-frigo me bouffe pas mal d'énergie en ce moment....

Après que Google ait tué Google+ sous de fallacieux prétextes (et il ne l'emportera pas au paradis), j'ai pris un compte Diaspora sur Pluspora. Je me dis que certaines personnes découvriront ce blog par cette entremise et j'en ai profité pour mettre la page "Si vous avez manqué le début"  à jour et en vérifier tous les liens.

Au sujet de la méchanceté de Google, si quelqu'un a un moyen de migrer facilement de blogger à une plate-forme qui ne risque pas de fermer du jour au lendemain et qui ne servirait à ce gros monstre froid de se faire des brouzoufs sur mon dos, je prends ! Bien sûr, quand je parle d'une plate-forme alternative, je ne suis pas opposé à l'idée de dépenser quelques picaillons.

Portez-vous bien.