samedi 7 novembre 2020

Friponnes Steampunk - Verrou - Une partie triangulaire pas si drôle que ça

 Verrou, c'était le gros méchant de Friponnes RPG version 1.


Une prétendue démocratie  au vote censitaire, avec un gouvernement aux ordres des oligarques (toute ressemblance...), une majorité de la population paupérisée à côté de riches de plus en plus riches (et qui, en bons rupins, n'en ont jamais assez)

Sauf que le jeu se voulant optimiste, il fallait bien que les gentils finissent par gagner. Et que donc les méchants perdent.

A force de se prendre des raclées par les Edrulains et leur alliés, Verrou a fini par s'effondrer. Son économie, basée sur l'expansion coloniale, l'exploitation à outrance des possessions lointaines et un libéralisme à faire pâlir d'envie ce cher Milton (Friedman), a fini par se casser la bobinette : Le besoin croissant de financement du complexe militaro-alchemico-financio-industriel et des divers barbouzes  a fait augmenter les impôts, les riches Verougues se sont de plus en plus exilés à BeauxMâts, Lanareta et Havredoux (où, bien fait pour eux, ils se sont fait allégrement vider les poches lors de la guerre aux oligarques)  pour fuir cette oppression fiscale (prétexte officiel) et surtout pour quitter un pays qui devenait quasi invivable.

Largement financée par quelques mécènes étrangers (naturellement, les Edrulains n'étaient jamais loin), une presse libre, insolente, investigatrice, dont le plus beau représentant était le célèbre Poulet Déchainé du non moins fameux Edgy Zeinel, a fini par ouvrir les yeux de certains et leur convaincre qu'il avait quelque chose de vraiment faisandé au pays du dieu brouzouf.

 

Le massacre en l'an 76 d'une centaine de paysans lors d'une nième révolte de sans-terre, révélée par cette presse, a mis le feu aux poudres.

Parallèlement à cela, la grande purge de l'état-major Verougue en l'année 75, où de nombreuses preuves d'alliance avec différents ennemis, toutes plus fausses mais plus crédibles les unes que les autres, campagne de calomnie magnifiquement orchestrée par Elianelle, a décapité l'armée. Ne sont restés que les incompétents, les crétins et quelques rares idéalistes.

Idée 1 : et qui s'est collé à la diffusion de ses preuves ? A votre avis ?

L'armée était un moyen d'ascension sociale. De nombreux fils de paysans sont montés en grade et, parmi eux, le colonel Oskar Krajilowski, un membre éminent des terribles SSV (les Services Spéciaux Verougues) dont toute la famille a été massacrée lors de la répression par quelques soudards alors qu'elle était relativement innocente.

Le pauvre Oskar a légèrement pété les plombs et a ouvert les armureries à quelques fous-furieux, poussé ses hommes à prendre la direction de l'insurrection et rallié quelques uns de ses copains de promo des écoles d'officiers et de barbouzes.

La guerre civile a enflammé alors toute l'île ainsi que la famine lorsque les paysans ont cessé de vendre leurs productions aux cités qui refusaient de se joindre à la révolution.

Quelques Edrulains assez fous ont essayé de s'en mêler et n'ont pas tardé à prendre la tête de factions audacieuses car si il y a quelque chose que savent bien faire nos ami(e)s en blancs manteaux, c'est foutre le bordel.

Idée 2 : Là, c'est carrément une idée de campagne !

D'autres, plus raisonnables, ont essayé de venir en aide aux innocents (il s'en trouvait bien quelques uns) et à organiser leur exil vers Havredoux ou les territoires Verougues Libres sur Libreterre.

Idée 3 : C'est pas une belle mission pour nos friponnes, ça ? 

Bon Mauvais sang ne saurait mentir et, naturellement, les quelques leaders de la révolution, Kraji en tête, n'ont pas tardé à s'écharper gentiment pour prendre sa direction.

Idée 4 : Et à qui a-t-on demandé de mettre de l'huile sur le feu ? Où de venir en aide aux quelques idéalistes qui méritaient autre chose que la corde ?

Les Borênans ont en profité pour reconquérir la Britaine en 77 et prendre d'assaut Solker, sur Verlande, en 78.

Les révoltés pensaient avoir partie gagné quand, en 81, une nouvelle pièce est apparue sur l'échiquier qui commençait à être sérieusement dégarni : Milena de Serbeck

Trois ou quatre siècles auparavant, Verrou était un royaume. Une petite révolution de palais chassa la famille royale qui partit se réfugier sur BeauxMâts et fit prospérer la fortune emmenée dans le trafic d'esclaves, de substances illicites, la prostitution, le financement de campagnes pirates. Milena, sorte de croisement entre une bombe anatomique, un serpent à sonnettes et un stratège roué, était une descendante de cette famille et très très riche. Elle se déclara reine en exil, finança donc une armée privée, débarqua sur Verrou et proposa ses services aux quelques cités encore debout. Elle trouva un allié précieux en la présence d'Afterk, le nouveau roi de Borêne, qui ne voyait pas d'un si bon œil le triomphe de la révolution, susceptible d'amener le calme chez son meilleur ennemi et un gouvernemen t qui lui serait sans doute hostile.

Certains disent même qu'Elianelle fit le même raisonnement. Les Verougues, trop occupés à se taper dessus entre eux, laissaient le reste relativement en paix et cela convenait à merveille à la Grande Maître aux principes élastiques (oui, sur Libreterre, une maîtresse, c'est toujours autre chose qu'une politicienne).

Idée 5 : Nos Friponnes ont pour mission de mettre des bâtons dans les roues soit des révolutionnaires, soit des royalistes, voire des deux.

La guerre entre les trois factions (les révolutionnaires, les royalistes et ce qui restait du gouvernement officiel) dure encore, pour le plus grand bonheur des adversaires  de Verrou. Et ce n'est pas près de s'achever...

Ce billet est dédié à Gherhartd Sildoenfein, sans raison particulière, 

juste pour lui manifester mon amitié.

(Philippe, tu reviens quand tu veux dans les Folandes...)