Je parle rarement des livres des autres, tout simplement parce que je ne sais pas le faire (démonstration dans cet article) mais je consacre infiniment plus de temps à lire qu'à écrire (qui a dit "heureusement" ?)
L'an dernier, j'étais parvenu à me limiter à 8 livres.
Cette année, où je pense avoir été plus heureux ou chanceux dans le choix de mes lectures, pas moyen d'en mettre moins que 12 (sur 66 livres ouverts et terminés)
A l'exception du premier, qui se détache nettement, il ne s'agit pas d'un classement.
Tous sont à lire impérativement, car tous sont exceptionnels.
Perec nous décrit dans les différents appartements (et caves, et escalier) ce qui se passe derrière les murs d’un immeuble haussmannien au même moment, le 23 juin 1975 peu avant 20 heures
Et il profite de cette description pour nous raconter des dizaines d’histoires, alternant humour parfois un peu potache, tendresse, drames amoureux, histoires policières, avec une imagination extraordinaire, mettant en scène des centaines de personnages.
Le livre est long et a un côté reposant : comme la plupart des 99 chapitres (sur 600 pages environ) s’autosuffisent, qu’il y a toutes les références pour s’y retrouver, c’est l’inverse d’un page-turner et on peut prendre son temps pour le lire.
Un livre idéal quand on manque de temps ou, comme moi en ces mois de novembre et décembre 2023, on a l’esprit pris par le boulot.
Et en même temps, c’est très agréable à lire.
« C’est un roman qui raconte des romans, des romans potentiels, qui ne seront pas tous forcément développés. Un seul l’est vraiment, l’histoire de Bartlebooth et de son jumeau Winckler »
Une merveille absolue, un livre immense !
Très enthousiasmé par ce roman très politique (« tout est politique », répète l’auteur à longueur d’interview, et il a bien raison) qui parle de la vie de (principalement) 3 ados durant les étés 1992, 1994, 1996 et 1998. L’ennui, les émois amoureux, la découverte de la sexualité, les incompréhensions avec les adultes souvent brisés par la vie, les bêtises, la drogue (très présente), l’alcool (et pas beaucoup de rock’n’roll), l’absence d’espoir, l’envie (et l’inaptitude) à envoyer tout paître et de partir loin…
Cela se passe dans une vallée lorraine après la fermeture du dernier haut-fourneau, autant dire que l’ambiance n’est pas précisément folichonne…
Mais quelle plume ! Le travail sur le style est tout bonnement extraordinaire.
Nicolas Mathieu est le Zola du XXIe siècle, les descriptions interminables et chiantes en moins.
Magistral, deux livres immenses, à lire en écho l'un de l'autre, et surtout dans l'ordre indiqué.
Week-end à Zuydcote, Robert Merle : Robert Merle est un écrivain qui avait le très rare mérite d'être très bon et populaire.
Un livre sur l'absurdité de la guerre.
Quoi, encore un ? Lisez-le et on en reparle.
C'est plein de joie, de coquinerie et de folie.
Et, en plus, c'est une magnifique histoire d'amour.
Dans ce livre, il nous conte l'histoire de Tony Pagoda, chanteur de charme, cocaïmane, menteur, charmeur et terriblement attachant.
Un style fou, des personnages truculents.
Un régal.
"Connemara c'est cette histoire des comptes qu'on règle avec le passé et du travail aujourd'hui, entre PowerPoint et open space. C'est surtout le récit de ce tremblement au mitan de la vie, quand le décor est bien planté et que l'envie de tout refaire gronde en nous. Le récit d'un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi" (Extrait de la 4e de couv')
Et vous, quels ont été vos coups de cœur ?