samedi 31 décembre 2022

Mon top livres 2022


 Je parle rarement des livres des autres et ce n'est pas pour autant qu'ils n'ont pas une grande place dans ma vie. Je lis beaucoup et l'idée de faire un petit top de mes lectures de l'année presque passée m'a semblé amusante.

Au début, je pensais à un top 3, je me suis dit que cela n'allait pas être suffisant aussi suis-je parti sur un top 5 pour finir par un top 8 (sur un total de 71 livres ouverts et lus jusqu'au bout), parce qu'il était difficile de ne pas faire figurer un de ces ouvrages.

Voici donc (roulement de tambour) les livres que j'ai pris un très grand plaisir à lire et à côté desquels il serait dommage de passer :


 

L'ordre n'est qu'indicatif même s'il fallait n'en retenir que deux, ce serait les deux premiers. Mais en sélectionner un troisième a été bien trop difficile. Ne comptez pas sur moi pour en faire un résumé, j'en suis bien incapable et encore moins une critique. Si vous voulez en savoir plus, votre moteur de recherche favori est votre ami.

Le voyant d'Etampes (Abel Quentin) : un livre qui pourrait être sous-titré "ou le choc des générations". Un intellectuel à la retraite qui n'a pas réussi grand chose dans sa vie veut se refaire en écrivant un essai sur poète américain méconnu. Dit comme ça, ça n'a pas l'air folichon. Détrompez-vous, c'est pétri d'humour vache, d'intelligence et ça jette un regard cynique sur notre époque. Une très belle découverte.

Les fantômes du vieux pays (Nathan Hill) : Vous voulez une leçon d'écriture et de construction d'un roman ? Vous l'avez. Ne me remerciez pas. Recommandé par mon aimable ami Bastien W. que, lui, je remercie très chaleureusement.

Antarctique (Olivier Bleys) : En 1961, dans une station polaire, Vadim tue Nikolaï à coup de hache car il est persuadé que ce dernier a triché aux échecs. S'en suit un huis-clos glaçant (elle est facile, celle-là) et très drôle, même s'il faut aimer l'humour noir.

Le garçon (Marcus Malte) : 1908, sud de la France. Un enfant sauvage qui n'a eu presque aucun contact avec les hommes part sur les routes. Il y fera de belles et de moins belles rencontres et connaîtra la grande boucherie de 14-18. Une leçon d'écriture. Magistral

Le soleil des Scorta (Laurent Gaudé) : A mes yeux, Laurent Gaudé est le plus grand écrivain de langue française. Pas moins. Son style est parfait, il n'y a pas un mot de trop. Prix Goncourt en 2004 (à 32 ans, excusez du peu), ce n'est pourtant pas son meilleur livre (lisez plutôt Ecoutez nos défaites ou Pour seul cortège) mais, l'ayant trouvé dans une boîte à livres, je l'ai relu avec un très grand plaisir. Et c'est un de ses rares ouvrages où il fait preuve d'un tout petit peu d'optimisme...

Le traquet kurde (Jean Rolin) : J'ai découvert Jean Rolin cette année et j'en suis bien content. Vous aimez les phrases interminables, du genre de celles qui occupent la moitié d'une page ? moi, oui. Envie d'une petite leçon de maîtrise de la langue ? Foncez. C'est de surcroit très drôle et vous découvrirez que les ornithologues sont vraiment de drôles de zèbres.

Les années (Annie Ernaux) : En général, je me méfie de la peste des Nobel. Trop souvent l'impression  que l'auteur veut nous dire quelque chose que je ne saisis pas, ce qui me donne l'impression d'être un crétin et ça m'agace prodigieusement. On a beaucoup parlé de son style "chirurgical", "neutre" mais j'ai vraiment été happée par ce livre. Voilà un Nobel infiniment mérité, en tout cas beaucoup plus que ceux de Modiano et Le Clézio

Kalpa impérial (Angélica Gorodisher) : Il y a peu d'auteurs de fantasy dans mon panthéon personnel : Terry Pratchett, Neil Gaiman, Tolkien et bien sûr Ursula le Guin. Et bien, il y en a désormais une de plus : Angelica Gorodisher que je ne découvre que cette année. Vous voulez lire quelque chose de vraiment différent ? Ce livre est fait pour vous.
Hélas, cette dame écrit en espagnol (elle est argentine) et seuls deux de ces livres sont traduits en Français. C'est très triste. Une fois de plus, le talent ne se conjugue pas avec le succès...