Texte présenté à l'académie de Lanareta par Yomane, érudit, membre émérite de l'université
Miato est une des villes les plus étranges qu'il m'ait été donné d'étudier. Nous connaissons tous les hommes-chats, que certains appellent kitlings, même s'ils sont assez peu nombreux dans notre bonne ville. En effet, il a été depuis longtemps attesté qu'ils viennent du sud et il semblerait que le climat humide et frais de nos contrées ne leur sied guère. Nous savons qu'ils sont généralement peu portés aux travaux de force, à l'agriculture et qu'ils se révèlent assez indisciplinés à la guerre, tout en étant de redoutables combattants quand leur vie ou celle de leurs proches est en danger...
Miato est située sur l'île d'Entreville, dans les terres, quelque part entre Havredoux et BeauxMats. Ces deux cités sont rivales depuis toujours et les gens de Miato ont su, avec beaucoup de tact, se concilier les bonnes grâces des gens de l'une et de l'autre. Même si je m'incline à penser qu'ils se sentent plus proches par l'esprit des Havredouciens, ils ne peuvent ignorer les riches habitants de BeauxMats avec lesquels ils font commerce.
Dans les forêts immenses et dangereuses du lointain sud, au delà des Folandes, mon regretté collègue et ami Jikupogue s'est trouvé face à des kitlings sauvages et n'a survécu que le temps d'écrire quelques phrases obscures évoquant des jeux extrêmement cruels où les kitlings lacéreraient à coup de griffes de pauvres êtres tombés entre leurs mains avant de les dévorer crus. Il va de soi que les gens de Miato ont su dominer ces instincts animaux depuis longtemps pour faire de leur cité un endroit extrêmement agréable où mon séjour, quoique motivé par des raisons scientifiques, a été aussi agréable que possible.
Miato n'est pas une très grande ville. J'estime sa population à 25 000 personnes auquel il faut ajouter de nombreux voyageurs de passage. Les terres aux alentours de la ville sont riches et peuplés de paysans qui, chaque matin, viennent au grand marché qui se tient aux portes de la ville vendre le fruits de leurs travaux. Les kitlings ont poussé au paroxysme l'art de marchander et les paysans, las de se faire rouler, ont su se grouper aux corporations et imposer des prix minimum en dessous desquels il est interdit de vendre, sous peine d'exclusion du marché.
Ce marché est un vrai régal pour les yeux. On y trouve de tout : légumes et fruits de la région, poissons hors de prix des pêcheurs de BeauxMats qui n'est qu'à une nuit de cheval, poissons des rivières environnantes, fruits de la chasse de la forêt proche et surtout objets artisanaux façonnés par les artisans de la ville. Les kitlings excellent dans l'art de tisser les plus beaux tissus et de confectionner des vêtements magnifiques. L'élégance semble être le premier souci des gens de Miato. Les plus désargentés d'entre eux sont capables de ne pas se nourrir durant plusieurs jours pour une belle chemise ou une paire de beaux souliers.
La ville est concentrée sur un espace assez réduit. Les maisons sont construites en bois, paille et terre, sur plusieurs étages. Leurs toits sont plats et les escaliers sont extérieurs car les lieux de vie des familles se situent généralement sur un seul étage. Ces toits sont une ville dans la ville. On y trouve de nombreux pigeonniers -les kitlings raffolent du pigeon rôti-, de petites jardinières où poussent des herbes étranges que les kitlings aiment à fumer dans de longues pipes ainsi que des plantes médicinales et aromatiques.On y trouve aussi de larges banquettes où les kitlings aiment s'endormir au soleil, nus dès que la température l'autorise, ce qui est souvent le cas à Miato.
Les toits, mais aussi les escaliers de chaque coté des rues, sont reliés entre eux par de fines poutres en bois dont la largeur n'excède pas un demi-pied. Pour ceux qui comme moi souffrent du vertige, emprunter de tels passages relève du calvaire. Je fus l'objet d'aimables moqueries devant l'appréhension dont je fis preuve sur ces passages mais je trouvai toujours une main secourable pour m'aider sur ces passages.
La ville est dirigée par le Chatlife Haroun el Pouchat, celèbre dans toutes les Folandes pour sa bonhomie, sa courtoisie, l'importance de bon embonpoint et sa capacité à dormir plus de 18 heures par jour. Mais quand il est réveillé, ce souverain débonnaire est fort habile et administre sa ville avec habilité. Son peuple le chérit et cela est mérité, car Haroun el Pouchat est un excellent souverain juste et bon
Un grand merci à tous les participants du Forum Casus NO et des forums de l'Ours pour m'avoir donné pistes et idées pour la rédaction des textes sur les Folandes en général Miato en particulier : Childeric maximus, Apocalipta, Fabien_Lyraud, Le Chacal, Sprotj, Blafard, Kobayashi, Archonte, Le Hun de Troie. Vos idées sont très stimulantes pour ma pauvre imagination rouillée par des années de non-création...
(to be continued...)
Critique littéraire de Comme un petit coquelicot, mon ange
Il y a 4 jours
1 commentaire:
Mmmh, on s'y croirait...
J'aime beaucoup !
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