Pour ceux qui ont raté le début, je leur conseille de lire au préalable le premier épisode de l'histoire ici et je laisse la parole à Leda, la jolie espionne edrulaine (note du MJ : un PNJ)
Quelle bande de bras cassés, ces trois là ! Bon, je sais qu'ils (au moins deux d'entre eux) m'ont sauvé la vie en me tirant des griffes d'un infâme sorcier qui avait l'intention de me sacrifier à je ne sais quelle divinité impie. Je leur dois donc une certaine reconnaissance, d'autant plus qu'ils m'aident à traquer tous les pourris qui infectent les neuf baronnies. Mais ils sont franchement insupportables !
Après que nous ayons quitté le baron de la Côte d'Argent, tout heureux de voir le ventre de sa jeune épouse s'arrondir, nous nous sommes dirigés vers la baronnie du Vieux Chêne, un peu plus au nord. Il y a cinq ans de cela, cette dernière avait été ravagée par une épidemie de peste mystérieuse qui avait décimé sa population et poussé une bonne partie des survivants à l'exil. Nous savions que la baronnie était dirigée par Ganelon IV, un vieux bonhomme de 80 ans à qui son fils aurait du succéder il y a déjà plusieurs années s'il n'était pas devenu subitement fou. On nous avait également parlé d'un nommé Ordag, un sénéchal pas très fréquentable qui semblait néanmoins tenir les rênes du pays.
L'automne était arrivé et le temps était gris et pluvieux. Libreterre me manquait. Je n'y avais passé que quelques jours avant de repartir sur Borêne en compagnie des trois imbéciles qui m'accompagnent désormais. J'étais triste et lasse de cette mission, même si j'étais consciente de son importance. Si les neuf baronnies tombaient, les verougues auraient été à une journée de bateau de Libreterre et auraient mis la main sur d'énormes richesses.
Miaffr, le kitling alchimiste, avait bricolé durant son séjour chez le baron de la Cote d'Argent pour Wanda une arbalète à répétition, un truc assez efficace.
Peu de temps après avoir franchi la frontière, un sangrelin nous apostropha. Il parlait Borênan de façon presque correcte et nous confia un sceptre à remettre au baron, en gage de paix. Nous étions assez surpris (nous avions appris que les sangrelins étaient assez agressifs dans la région) mais nous avons néanmoins pris l'objet avec nous.
Après deux jours de cheval, nous sommes arrivés à Verbois, que nous croyons être la capitale de la baronnie. Cette ville était lugubre. Sise dans une vallée assez profonde, elle était bâtie autour d'une place. Au milieu de cette dernière, une petite tour blanche brillait sous un rayon de soleil qui perçait les nuages bas et lourds qui semblaient s'être figés au dessus du reste de la cité.
Après avoir déposés nos armes au poste de garde de l'entrée de la ville (j'avais bien sur gardé mes dagues dans mes manches) à l'invitation des gens du guet, nous sommes entrés dans la cité. La plus grande partie des maisons tombait en ruine. Les rares commerces étaient mal achalandés et les rares personnes qui marchaient dans les rues paraissaient abattues. Nous n'aperçûmes aucun enfant ni même jeune adulte.
Wanda interpella un passant pour lui demander les raisons de cette absence d'enfants. Il ne répondit pas et essaya de se dérober. Wanda insista. Un type tout de noir vêtu, la mine sinistre, apostropha notre compagne en l'attrapant par le col et lui dit d'un ton peu amène :
" Cette personne t'a demandé de la laisser tranquille. Ici, on n'aime pas les curieux "
Wanda échappa à sa prise par un salto arrière fort élégant et s'enfuit en courant. L'homme en noir essaya de la rattraper avant de mordre la poussière, victime d'un croc-en-jambe de Julius. Miafrr et moi continuâmes tranquillement vers l'auberge que les gardes de l'entrée de la ville nous avaient indiquée. Nous avons commencé à discuter du diner avec l'augergiste (un vieux gateux) qui ne proposait que de la soupe. Julius fit néanmoins l'acquisition de cinq bouteilles de gnole. Nous en avons profité pour apprendre que le baron avait reconstruit une nouvelle capitale, nommée avec beaucoup d'imagination Nouvelle-Verbois, à deux heures de cheval de l'ancienne.
Quand Wanda nous rejoignit, un peu essoufflée mais ayant échappé à son poursuivant, nous décidâmes d'un commun accord de ressortir de cette ville à l'atmosphère pesante et inquiétante et de passer la nuit dans un village abandonné que nous avions traversé, avant que les copains du type que Wanda avait semé nous tombent dessus par paquets de douze.
Nous avons donc filé, avant rejoint le sus-dit village et nous sommes installés dans une maison pas trop en ruines. Miaffr a pris le premier tour de garde, je devais prendre le deuxième. Quand il m'a réveillé, je lui ai gentiment proposé de me réchauffer. J'avais effectivement froid et besoin d'un peu de tendresse. Ce chat galeux m'a alors éconduit comme une catin de bas étage.
Mais le summum est venu au matin. Après avoir préparé le petit déjeuner, je me suis penché vers Julius pour le réveiller. Ce dernier parlait dans son sommeil et je l'ai entendu murmurer.
" Si Leda n'était pas si moche, je me la taperai bien "
Je l'ai promptement réveillé avant de lui jeter au visage
" Le jour où tu me sauteras, connard, il pleuvra des crapauds !"
Il a bafouillé je ne sais quelle excuse, vaguement évoqué une autre Leda connue dans sa jeunesse... J'avais une furieuse envie de lui flanquer une raclée. On peut me dire pas mal de choses : que je suis petite, que j'ai l'air d'une gamine, que je suis un garçon manqué, mais que je suis moche, ça non !
Nous sommes donc partis pour Nouvelle Verbois. Je m'étais déguisée en jeune homme et Wanda avait fait de même. Nous avons décidé que je rentrerai la première dans la ville.
Nouvelle-Verbois avait été bâtie sur une petite ile au milieu d'un grand lac et une partie de la ville est construite sur pilotis. Un pont assez étroit permet d'atteindre la ville. Sur le bord du lac où arrive le pont, une seconde ville, bâtie de bric et de broc, avait surgi de terre. Les trois bras cassés sont descendus à l'auberge du Chat Qui Pêche, où Miafrr a été ravi de découvrir que l'aubergiste était un frère de race. J'ai choisi l'auberge du Cerf Blanc et contacté notre agent sur place, qui ne m'a pas appris grand chose, si ce n'est que le vieux baron n'était pas au mieux de sa forme et que le peuple craignait qu'à sa mort le pouvoir arrive dans les mains du sénéchal Ordag, ce qui personne ici ne semblait souhaiter. Nous avons également appris qu'une rumeur à laquelle tout le monde -ou presque- croyait dur comme fer laissait entendre que les édrulains étaient responsables de l'épidémie récente de peste et que les gens de mon ordre étaient ici encore plus hais que les verougues. J'ai regretté de ne pas avoir planqué mon manteau brodé dans la forêt.
Miafrr a rencontré le capitaine de la garde, un dénommé Dagron, soi-disant pour essayer de lui vendre son arbalète à répétition. L'officier s'est révélé intéressé et lui a proposé de passer deux jours plus tard pour lui remettre les plans. Wanda et Julius ont pendant ce temps copieusement arrosé un sergent de la garde et appris que l'entourage du baron était un repère de serpents, que la corruption y régnait en maitresse et que personne n'était à même de dire qui détenait le pouvoir dans cette foutue baronnie.
Au petit matin, j'ai été réveillé par quatre gardes. On avait fouillé ma chambre pendant mon absence de la veille et découvert mon manteau. Je savais que je ne m'en tirerai pas vivante et j'ai mis les quatre brutes à terre mais ai reçu un très sale coup au flanc. Tenant à peine debout, j'ai retrouvé Miafrr. Ce dernier venait d'apprendre que les deux derniers inventeurs qui avaient rencontré Dagron avaient disparu. Il venait de se mettre d'accord avec l'aubergiste qui, moyennant une forte somme, lui proposait un moyen de sortir discrètement de la ville. Je tombai comme un cheveu sur la soupe. J'ai préféré le laisser seul, je me suis relevée, ai fait deux pas avant de m'évanouir. J'avais perdu trop de sang.
Ce kitling n'a aucun goût en matière de filles mais n'est pas un pourri pour autant. Je ne sais comment il s'y est pris mais quand je suis revenue à moi, nous étions tous les deux dans la forêt et il m'avait soignée. Peu après, nous avons entendu les chiens et il a promptement escaladé un arbre. Je l'ai vu lâcher quelques flèches avant de redescendre. Julius est arrivé peu après, son épée pleine de sang. Ils avaient mis hors de combat quelques gardes jetés à notre poursuite et promptement occis le capitaine de la garde qui, cela n'étonnera pas grand monde, arborait sur son épaule un joli tatouage en forme de cobra noir.
Entre temps, Julius et Wanda étaient retournés à Verbois. Après avoir réussi à dresser le chef des types en noir contre ses propres troupes (note du MJ : Rogntudju de carte du destin, on a encore manqué une belle baston), ils ont pénétré dans la tour blanche et rencontré Lauranna, une maitre guérisseuse edrulaine. Ils ont ainsi appris qu'avant la peste, cette tour était un petit hôpital tenu par les gens de mon ordre (selon la bonne vieille stratégie développée par Ladorne, une des chefs de l'ordre, consistant à gagner la confiance des populations en usant de notre Magie pour les soigner). Quand la peste est survenue, les frères et sœurs présents ont été assassinés par on ne sait qui et on leur a collé la peste sur le dos. La tour est alors devenue inaccessible aux gens d'ici et ces derniers ont peu à peu quitté la ville. Lauranna leur a également appris que le sénéchal Ordag n'est qu'un pantin mais elle ignore qui tire les ficelles et qu'un passage secret, protégé par une magie puissante, reliait la tour à la forêt.
Wanda nous a rejoint peu après et nous avons pu gagner la tour non sans que mes trois compères se battent avec une espèce d'horreur ailée qui nous est tombée dessus alors que nous approchions de l'entrée du souterrain.
Le bilan de ces premiers jours n'est guère brillant :
- Miafrr et moi sommes repérés
- Julius l'est aussi probablement
- Je suis salement touchée et, malgré les soins de Lauranna, ne retrouverait la pleine mesure de mes talents avant plusieurs semaines ou mois (Note du MJ : j'ai utilisé la règle de blessure grave proposée dans Mahamoth)
- Nous n'avons pas compris ni découvert grand chose
et, enfin, pire que tout, je n'ai personne sous la main pour me faire un câlin...
Critique littéraire de Comme un petit coquelicot, mon ange
Il y a 4 jours
2 commentaires:
Sympa tout ça, il ne te reste plus qu'a publier les scénarios sur ton blog =p
Ben oui, j'ai envie de la faire jouer cette campagne, surtout aprés des CR de ce genre!
Oui, je publierai quelque chose ici-même avant la fin de campagne... mais ce sera du BOL (facilement adaptable à d'autres systèmes) et il ne faut pas être préssé. J'attends d'avoir trois ou quatre scénarios prêts et surtout de mettre au point le grand méchant qui tire les ficelles dans l'ombre !
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