– ... Ce maudit principe de chasteté me coûte plus d’hommes que les sangrelins. Je veux l’abolir mais ce n’est pas simple. J’ai la preuve qu’une relation sincère, motivée par l’amour et non par la concupiscence, ne prive en rien les miens des quelques pouvoirs que l’Unique veut bien leur accorder. Je reste persuadé qu’à ce sujet, les textes sacrés ont été lus de façon beaucoup trop restrictive.
– Si vous Lui parlez, pourquoi ne pas lui poser la question ?
– Maître Faëdar, Il me dirait que Sa réponse a déjà été écrite.
– Si vous Lui parlez, pourquoi ne pas lui poser la question ?
– Maître Faëdar, Il me dirait que Sa réponse a déjà été écrite.
Face aux Démons, p 404
La discipline, mon cher, la discipline. Le refus du confort.
L’esprit de sacrifice. Tout est là.
L’esprit de sacrifice. Tout est là.
Face aux Démons, p 482
On peut considérer que les choses commencèrent à se gâter quand Eustache de Ponque devient Grand Cardinal, l'homme le plus haut placé dans la hiérarchie de l'Unique.
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| Eustache, par Jahyra |
Misogyne, aigri, colérique, Eustache avait été le protégé de Parrot IV, un Grand Cardinal particulièrement gratiné dont la disparition fit pousser un "ouf" de soulagement à plein de gens, avant d'être écarté par Josselot VI, le successeur de ce dernier, qui le jugeait trop ambitieux et adepte d'une religion beaucoup trop favorable aux puissants et aux Verougues.
Quand Josselot VI disparut à son tour, empoisonné (un Grand Cardinal succombe rarement de mort naturelle), Eustache lui succéda Sa première décision fut de démettre Loran de sa charge de Haut Dignitaire des Servants de l'Unique, sous un prétexte fallacieux, et de décider que lui serait à la fois Grand Cardinal et Haut Dignitaire. Personne n'était dupe. Loran était très proche des Edrulains donc, dans la logique perverse et tordue du nouveau grand cardinal, il était leur affidé (ce qui, il faut bien le reconnaître, est souvent le cas mais ne l'était pas ici).
Loran échappa a trois tentatives d'assassinat (Eustache avait la rancune tenace) et comprit rapidement que Libreterre serait un abri sûr. Il rejoignit donc là-bas son fidèle Johah de Virlombe, un Servant qu'on peut qualifier de défroqué.
Johah (qui, lui, était tombé sous le charme des Edrulains et s'en félicitait chaque minute de sa vie depuis) accueillit son maître les bras ouverts. En sa compagnie, il parcourut l'île. Voyant que son élève n'avait rien perdu de ses pouvoirs de Servant alors que sa virginité et sa chasteté n'étaient qu'un très lointain souvenir, Johah, dans un pur esprit de connaissance et de compréhension, sollicita sa vieille amie Néalanne pour l'initier au sens libreterran du terme.
Cette dernière, bien que rangée et devenue presque sage, ne put que répondre favorablement à une telle demande. Le plaisir de détourner un Servant (et quel Servant !) de ses voeux et de lui montrer par l'exemple un aspect essentiel et si agréable de la vie libreterranne valaient bien un petit coup de canif dans le contrat, d'autant plus que la belle luronne avait depuis toujours un faible pour Loran.
Il n'est pas dit que Fronin accepta tout cela de joie de coeur mais c'est une autre histoire...
Loran constata bien sûr que l'Unique, auquel il se targuait de parler, ne lui tint en rien rigueur d'avoir gouté au fruit autrefois défendu.Il rédigea son opus "Charité, pas Chasteté" qui, par le bon soin des Edrulains, se répandit dans toutes les Folandes, jusque sous les soutanes des prêtres qui le dévorèrent et mirent parfois en application les préceptes qui y étaient énoncés.
Dire que la réaction d'Eustache fut assez énergique est un euphémisme. On ressortit les tribunaux religieux, les chevalets de torture et les buchers.
Mais le ver était dans le fruit. Nombre de servants et de prêtres parmi les moins obtus, qui n'appréciaient guère les méthodes de leur nouveau boss, rendirent épées et serments et partirent en voyage d'études sur Libreterre. Eustache déclara hérétique tout individu qui prononcerait le nom de Loran devant lui. Les Loranistes, qui suivaient désormais la parole de l'ancien Haut Dignitaire, ne s'en laissèrent pas conter et, plutôt qu'aux amateurs de cabrioles dans le foin ou sous la couette, dirigèrent leurs diatribes contre les cupides, les ambitieux et les rapaces, lesquels n'avaient jamais été très appréciés de Loran, son séjour Libreterran n'ayant rien arrangé à ce propos.
On ne sait de quelle proposition ("Aimez-vous les uns les autres et exprimez-le comme vous l'entendez" ou "La cupidité est l'ennemie de la sérénité" -J'extrapole un brin mais l'esprit est là-) attira le plus de fidèles mais les désertions furent nombreuses. Loran installa le siège de sa nouvelle église à Havredoux tandis qu'Eustache, invité par le nouveau roi Afterk, déménageait de Bênie-Île à Mande, la capitale de Borêne. Le roi-sorcier et le Grand Cardinal paranoïaque et ambitieux se détestaient cordialement mais avaient compris que leur alliance leur serait mutuellement bénéfique... au moins pour un temps !
Nul ne sait vraiment.
Je vous laisse à votre idée mais, comme le disait une maxime un peu passée de mode, la vérité est ailleurs !
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| Loran, par Jahyra |
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| Johah de Virlombe, par Jahyra |
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| Néalanne par Jahyra |
Cette dernière, bien que rangée et devenue presque sage, ne put que répondre favorablement à une telle demande. Le plaisir de détourner un Servant (et quel Servant !) de ses voeux et de lui montrer par l'exemple un aspect essentiel et si agréable de la vie libreterranne valaient bien un petit coup de canif dans le contrat, d'autant plus que la belle luronne avait depuis toujours un faible pour Loran.
Il n'est pas dit que Fronin accepta tout cela de joie de coeur mais c'est une autre histoire...
Loran constata bien sûr que l'Unique, auquel il se targuait de parler, ne lui tint en rien rigueur d'avoir gouté au fruit autrefois défendu.Il rédigea son opus "Charité, pas Chasteté" qui, par le bon soin des Edrulains, se répandit dans toutes les Folandes, jusque sous les soutanes des prêtres qui le dévorèrent et mirent parfois en application les préceptes qui y étaient énoncés.
Dire que la réaction d'Eustache fut assez énergique est un euphémisme. On ressortit les tribunaux religieux, les chevalets de torture et les buchers.
Mais le ver était dans le fruit. Nombre de servants et de prêtres parmi les moins obtus, qui n'appréciaient guère les méthodes de leur nouveau boss, rendirent épées et serments et partirent en voyage d'études sur Libreterre. Eustache déclara hérétique tout individu qui prononcerait le nom de Loran devant lui. Les Loranistes, qui suivaient désormais la parole de l'ancien Haut Dignitaire, ne s'en laissèrent pas conter et, plutôt qu'aux amateurs de cabrioles dans le foin ou sous la couette, dirigèrent leurs diatribes contre les cupides, les ambitieux et les rapaces, lesquels n'avaient jamais été très appréciés de Loran, son séjour Libreterran n'ayant rien arrangé à ce propos.
On ne sait de quelle proposition ("Aimez-vous les uns les autres et exprimez-le comme vous l'entendez" ou "La cupidité est l'ennemie de la sérénité" -J'extrapole un brin mais l'esprit est là-) attira le plus de fidèles mais les désertions furent nombreuses. Loran installa le siège de sa nouvelle église à Havredoux tandis qu'Eustache, invité par le nouveau roi Afterk, déménageait de Bênie-Île à Mande, la capitale de Borêne. Le roi-sorcier et le Grand Cardinal paranoïaque et ambitieux se détestaient cordialement mais avaient compris que leur alliance leur serait mutuellement bénéfique... au moins pour un temps !
Mais qu'en-est il vraiment ?
L'Unique est-il un dieu vengeur et sévère ou empreint de tolérance ?Nul ne sait vraiment.
Je vous laisse à votre idée mais, comme le disait une maxime un peu passée de mode, la vérité est ailleurs !
Dernière MAJ le 05/03/2021
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