jeudi 5 décembre 2019

Friponnes Steampunk : Mina-Roka 1 - Guerre à la guerre !

Remarque préliminaire : Comme tous les articles qui traitent de Friponnes Steampunk, ce qui suit est appelé à être fréquemment modifié et peut-même chamboulé.
Considérez-le comme des idées, pas comme une vérité gravée dans le marbre.
Retours encouragés et bienvenus !

Harek Thorvagsson - Illustration de Jahyra
Mina-Roka est évidemment l'île qui a le plus bénéficié des inventions dérivées du Principe de Subordination des Elémentaires et cela a contribué à accroitre l'avance technologique de l'île.



Carte du Grumph

Elle a été aussi la cible croissante de raids sangrelins en provenance de SombreRive (Litrun est plus proche mais beaucoup moins riche et soutenue par les Edrulains dont les peaux-grises ont fini par se méfier) qui, avec leurs mauvaises manières et leurs sales habitudes, ont beaucoup exaspéré nos amis les nains. Bien que toujours repoussées, ces attaques incessantes ont fait de la côte Est un enfer que la population a fini par déserter, poussant l'armée à une attaque préventive pleine de bonnes intentions ("Nous allons éduquer ces barbares et leur apporter les lumières de la civilisation, de la démocratie et de la paix") entre les années 73 à 76 qui s'est révélé un fiasco à tous niveaux : militaire (battre les Sangrelins sur leur sol était une autre paire de manches que sur celui du pays natal) et politique (les familles n'ont que très modérément apprécié de voir leurs filles et fils revenir pour les moins chanceux entre six planches et ceux qui avaient survécu blessés ou traumatisés).

Les Mina-Rokans, qui n'ont pas que des qualités mais ont celle d'apprendre de leur histoire, ont juré qu'on ne les y reprendrait plus. Les villes de la côte est sont devenues des forteresses inexpugnables (ça, nos amis barbus savent faire) et le développement d'une flotte de dirigeables de combat a permis que les navires sangrelins soient coulés avant que la côte du pays soit en vue.

Et puis est arrivée l'affaire Etréa...


Etréa Trotsen était une jeune femme extrêmement brillante, diplômée de l'Ecole Naine d'Administration, scientifique accomplie, très intelligente, cultivée, douce et réfléchie. Elle était aussi lesbienne, ce qui, sur Mina-Roka, ne posait de problème qu'à quelques crétins obtus, heureusement rares et fermement invités à la boucler dès qu'ils lâchaient leurs horreurs homophobes.

Cette demoiselle au caractère bien affirmé a eu la très mauvaise idée de tomber éperdument amoureuse de Hanagara Trebominoua, une superbe poétesse takatane d'une noble famille, venue passer quelques jours sur Mina-Roka en l'année 77 (Je conseillerai aux joueuses de jouer à partir de 80 ou 85). Hanagara n'a pas résisté longtemps au charme, à l'humour et aux innombrables qualités d'Etréa et a décidé de ne jamais plus remettre les pieds à Takata, de se marier avec elle et surtout de ne pas avoir d'enfants (pas folle, la guêpe...).

Ce qui aurait pu être une banale (mais si belle) histoire d'amour a légèrement dégénéré. Car Haganara ignorait alors que ses parents avaient décidé de l'offrir au jeune empereur Idiokito III en tant que concubine et ce, bien sûr, sans lui demander son avis préalable (et puis quoi encore ?).

Haganara a superbement ignoré les courriers de son papa furibond lui demandant de rentrer au pays fissa, préférant de très loin la délicieuse compagnie d'Etra plutôt que d'aller s'enfermer le reste de sa vie aux côtés d'un parfait crétin plus vilain qu'un pou.

Idiokito a réagi comme réagirait n'importe quel imbécile bouffi d'honneur qui se voit répéter depuis la plus tendre enfance qu'il est un dieu vivant et qui vient de se faire chiper son nouveau jouet par une gonzessenaine, blonde (dans les Folandes, les blonds petits et grands sont considérés par beaucoup d'imbéciles comme des moins-que-rien du fait d'un amalgame stupide et raciste entre blond et Libreterran), républicaine et lesbienne : il a envoyé les ninjas.

Les Services Spéciaux Mina-Rokans, informés par les Edrulains qui savent toujours mieux que jamais placer des informateurs aux bons endroits, ont attendu les fous furieux de pied ferme et les tueurs ont pris très cher.

Idiokito a bien sûr très, très mal pris la chose et déclaré la guerre à Mina-Roka, persuadé que ses fiers guerriers découperaient en tranches fines ces nains sans honneur. Une gigantesque flotte de guerre a appareillé avec pour mission de revenir avec les têtes d'Haganara et d'Etréa et de mettre à feu et à sang la terre de l'ennemi.

La défaite fut plus que cuisante. Face aux dirigeables et aux cuirassés nains, les jonques takatanes ne pouvaient pas faire grand chose et nombre d'entre elles ont fini au fond de l'océan. Les requins-dragons ont alors fait bombance...

Il était bien sûr hors de question pour les Mina-Rokans d'attaquer Takata. L'article "La guerre d'Etréa n'aura pas lieu" de Milo Loza, le célèbre romancier, paru dans le grand journal du soir "Le Crépuscule" quelques jours après la bataille navale montrait de façon magistrale qu'une guerre avait suffi et qu'il était hors de question de remettre ça.

Le conflit aurait pu se terminer là, c'était sans compter avec l'honneur bafoué d'Idiokito et d'une partie importante de son état-major.

La guerre s'est donc poursuivie de façon sale et larvée. Des sorciers grassement rétribués, des démons sournois dont il vaut mieux ignorer comment ils ont pu être amenés à de tels actes et des agents spéciaux infiltrés parmi les réfugiés (une importante communauté Takatane vivait à Mina-Roka et il était hors de question - à part pour quelques bas du front- de faire un amalgame stupide entre un benêt sanglant et des gens qui avaient préféré l'exil à sa dictature) ont commis grand nombre d'attentats et d'assassinats.

Malgré ces abominations,  la réaction de la société Mina-Rokanne n'a pas varié d'un pouce "Notre réponse à la violence sera plus de démocratie, plus d'ouverture et plus d'humanité. Mais jamais de naïveté.» (Empruntée à Jens Stoltenberg, premier ministre de Norvège, cathédrale d'Oslo, 24 juillet 2011, après l'attentat d'Anders Behring Breivik). Aussi incroyable que cela puisse paraître (je rappelle qu'on est dans une utopie !), les Mina-Rokans, à l'exception de quelques-uns, ont refusé de perdre la liberté au profit d'une hypothétique sécurité, se serrent les coudes et conservent les principes fondateurs de leur république.

Bon nombres de jeunes Mina-Rokans sont partis sur Libreterre étudier à la tour quelques techniques et méthodes pour affronter tous ces monstres. Le souci est qu'ils en sont revenus certes plus efficaces face à l'Ennemi mais aussi avec des idées loufoques parlant de sociétés sans argent, de relations amoureuses non exclusives et d'un Dieu qui demande juste à ceux qui croient en lui d'être heureux...

Etréa et Hanagana vivent désormais sur Libreterre où aucun barbouze takatan ne pourra jamais les approcher.

Bien sûr, il n'est pas envisageable que vos Friponnes, de passage à Mina-Roka, ne soient pas confrontés à tous ces affreux et à leurs plans plus méphistophéliques les uns que les autres...

Article dédié à Bastien "Acritarche" Wauthoz, magistral interprète de mon nain mina-rokan favori.
Dernière édition le  20/01/2020

5 commentaires:

Conteur a dit…

Wow! C'est vraiment intéressant et ça donne beaucoup d'idées de scénario! Bonne continuité!

Etienne Bar a dit…

Merci !

Acritarche a dit…

Etienne,
Très chouette article!
Un truc qui m'a surpris:
" Malgré ces abominations, la réaction de la société Takatane n'a pas varié d'un pouce "Notre réponse à la violence sera plus de démocratie, plus d'ouverture et plus d'humanité. Mais jamais de naïveté.» "
C'est pas plutôt mina-rokanne que takatane?

Et j'imaginerais bien un descendant thorvagsson indéterminé proposer à l'ambassadeur takatan de régler "tout ça" dans un bain de Kulminator plutôt qu'un bain de sang. Deux fois même: une fois avant l'extermination de la flotte takatane et l'autre juste après.

On ne se refait pas… ;-)

Etienne Bar a dit…

Merci, Cher ami, tant pour l'appréciation que pour la remarque justifiée (et corrigée)

Cassie Graves a dit…

I enjoyeed reading your post